Parmi ces éléments, les correspondances téléphoniques entre commanditaires et exécutants se révèlent particulièrement compromettantes. Des SMS échangés entre les différents acteurs présumés du crime permettent déjà de cerner l’étendue des charges qui pèsent sur eux. Certains accusés auraient tenté d’effacer ces preuves, mais les investigations approfondies ont néanmoins permis de retracer le fil des communications.
Les chefs d’inculpation retenus sont lourds : meurtre avec préméditation, complicité de meurtre avec préméditation, association de malfaiteurs et port d’armes non autorisé. Trois des quatre chefs d’accusation exposent les suspects aux travaux forcés à perpétuité. La gravité des faits et les preuves réunies justifient leur maintien en détention.
La sortie de la procureure intervient quelques jours après celle de la mère de la défunte, Herisoa Marguerite Rakotomavo. Cette dernière a dénoncé l’incarcération de son fils, frère de Rasazy Narindra, également présent au moment de l’embuscade meurtrière du 21 février. Alors que le véhicule dans lequel ils circulaient avait été immobilisé sous les tirs, les passagers avaient pris la fuite, laissant la maire à bord. A leur retour, elle a été exécutée d’une balle en pleine tête.
L’enquête se poursuit pour déterminer les responsabilités précises de chacun dans ce crime qui secoue Mangataboahangy, assure la procureure. Celle-ci de rappeler à cette occasion que la présomption d’innocence demeure un principe fondamental et que la divulgation des identités des suspects est interdite par la loi. Cependant, avec des SMS aussi accablants, la lumière sur ce meurtre semble désormais à portée de main.
Recueillis par L.A.